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> MARKETING CULTUREL OU L'ART D'UNE FAUSSE INCOMPATIBILITE




Il est toujours délicat lorsque j'échange avec un artiste d’appréhender les notions de « business modèle ». Lorsqu’au détour d’une conversation, le sujet se manifeste cela me donne systématiquement l’impression de devoir marcher sur des oeufs. Comme une barrière psychologique à ne pas dépasser. Deux mondes antagonistes, et pourtant !


Face à l’arrivée de la nouvelle génération d’artistes formés aux grandes écoles, à l’aise avec les outils numériques et ambitieux, beaucoup se posent des questions sur leur modèle. Nous n’irons pas jusqu’à parler de rentabilité mais n’ayons pas peur de le dire : d’optimiser leur activité. En vérité, il n’est pas impossible pour un artiste de pouvoir gagner sa vie convenablement en faisant ce qui le fait vibrer.

Pour cela, il convient juste d’analyser son fonctionnement et de tendre vers une organisation et des efforts d’adaptation à un environnement à l’instar de toute activité économique qui se respecte. Rappelons ici que la culture pèse 100 milliards d’euros dans l’économie française (en temps normal). Oui oui vous avez bien lu… dans l’économie française. La culture génère de la valeur (monétaire même si là n’est pas l’essentiel !).


Une chose est sûre, l’acceptation du management dans les unités culturelles et créatives est croissante que ce soit pour des raisons d’efficacité ou de profitabilité.

Le marketing, malgré cela, continue de susciter des réactions négatives. Outre le fait qu’il soit connoté bien de grande consommation, la raison principale de ce rejet s’explique par l’opposition entre l’offre et la demande. Initialement le marketing est une science qui vise à étudier la demande pour créer et adapter son offre dans l’optique d’une meilleure adéquation. Dans la culture, cet axe stratégique du marketing est impossible. L’offre sera élaborée indépendamment de la demande. Ce sera même dans la plupart des cas à la demande de s’adapter à l’offre. D’où les notions de marketing de l’offre spécifique à ce domaine.

Néanmoins, en sus de la stratégie, il existe un deuxième axe en marketing que l’on dit managérial ou opérationnel. Il s’agira ici principalement de mettre en place un plan d’actions pour entretenir un lien avec les publics.

Il conviendra donc en définitif de mettre en relation une offre culturelle avec une demande potentielle. La logique globale sera donc de :

-Formuler et défendre un projet artistique et culturel,

-Lui faire rencontrer une audience,

-Mettre en place une stratégie pour développer et entretenir cette audience,

-Faire grandir et développer le projet artistique.


En cela le mariage est donc loin d’être inapproprié ! et malgré les idées reçues aucun artiste n’y perdra son âme.

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